Mourir dans le corps du loup — Meurtre, mademoiselle...
Aude Courty, Mourir dans le corps du loup, Les Ardents Éditeurs, 2014, p. 97.
– Meurtre, mademoiselle, il s’agit désormais d’un meurtre et non plus seulement d’une disparition. De même, la thèse du suicide est définitivement écartée. Virginie a été égorgée avec une rage primitive, avant d’être jetée dans la Vienne, comme un paquet de linge sale. Le faible reflux du courant a ramené sa dépouille sur les bords de la rivière. Ce qui rappelle une affaire précédente, il y a un mois et demi environ : Annelle Firmin, vous connaissiez ?
Je tressaillis intérieurement quand je l’entendis prononcer ce nom.
– Non plus, parvins-je à articuler.
– Une jeune femme promise à un brillant avenir social, tuée pour d’obscures raisons et avec un acharnement rare. Contrairement à Virginie, elle n’a pas été noyée, mais simplement déposée sur la berge, comme l’héroïne d’un tableau d’artiste peintre dérangé.
L’œuvre et le territoire
Les bords de Vienne reflètent l’empreinte de la nature et de l’eau sur la ville. Ils permettent de cristalliser l’impermanence des choses et des êtres, et quoi de plus éphémère qu’une vie humaine ? Cela explique que deux des victimes retrouvées mortes au fil de l’histoire, le sont le long des bords des Vienne...
Lorsqu’une autre jeune femme est assassinée, Oranda se voit convoquée par la police : il semblerait que le tueur hante son entourage. L’étau se resserre et le personnage de Florimon se révèle plus énigmatique que jamais...
(Aude Courty)
À propos de Mourir dans le corps du loup
Limoges, novembre 2011.
Comme tous les soirs, il referme la porte vitrée, qui claque d’un coup sec et résonne sur les pavés de la rue du Clocher. Il se retourne enfin et, après avoir jeté un coup d’œil alentour, sur les âmes passantes errant dans la rue commerçante, il allume une cigarette, en avale la fumée avant de l’expirer, volutes dessinant cette auréole trompeuse, dissimulant ses instincts bestiaux. Il avance à pas calculés, mesurés, longues foulées à la fois nonchalantes et prédatrices, course lente décourageant toute filature et à laquelle rien ne peut échapper. Je n’en perds pas une miette et mémorise chaque détail de son allure carnassière : il a un secret et je vais le trouver.
Quelques rues plus loin, le lycanthrope passe la porte d’un pub en quête du plat du jour : jeune fille prête à consommer.
Oranda Lhivièrre, jeune étudiante en littérature à Limoges, solitaire et perturbée, est entraînée malgré elle dans une troublante histoire sentimentale alors qu’une jeune femme est retrouvée assassinée sur les bords de Vienne...
À la croisée du récit fantastique et du thriller, ce roman noir est inspiré par la nuit et les mystères de ses heures sombres.
Bonus
-
© Les Ardents éditeurs
Localisation
Également dans Mourir dans le corps du loup
-
Nous arrivâmes séparément
Aude Courty
2014Nous arrivâmes séparément à l’Université ; ma réputation d’étudiante farfelue me précédait déjà suffisamment pour que l’on ne me mette pas en plus une…
-
Mon reflet semblait...
Aude Courty
2014Mon reflet semblait indépendant de mon corps et, dans le miroir, jouissait de sa propre existence, de sa matérialité, de son inébranlable carnalité.…
-
Je claquai la portière...
Aude Courty
2014Je claquai la portière et traversai la rue des Petites-Maisons. Pendant que j’introduisais ma clef dans la serrure de la porte d’entrée, sa voiture…