La Jeunesse de Théophile Les dévotes...
Marcel Jouhandeau, La Jeunesse de Théophile in Chaminadour : contes, nouvelles et récits, Gallimard, collection « Quarto », 2006, p. 193.
Tous les droits d’auteur de cette œuvre sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation de l’œuvre autre que la consultation individuelle et privée est interdite.
Les dévotes n’habitent pas loin de l’église, qu’elles hantent, comme les fées de nos vieux contes. Elles se déplacent lentement. Elles sont caparaçonnées de laine. Leurs mains dans les mitaines à deux doigts ressemblent à des pinces et leurs capotes sont munies d’antennes subtiles. On dirait des insectes vus au microscope. Leur vie est très enveloppée, très primitive, très simple. Friandes et pieuses, elles vivent de bonbons, en attendant le Paradis. Qu’elles auraient de peine à ne pas se croire immortelles et quel dommage pour Dieu si elles ne l’étaient pas ! Ceux qui ne les connaissent guère peuvent se moquer de leur piété. Ceux qui les approchent se demandent ce qu’elles seraient sans leur piété ; des bêtes plus vulgaires.
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À propos de La Jeunesse de Théophile
La Jeunesse de Théophile est le récit romancé de l’enfance de Marcel Jouhandeau passée à Guéret. La boucherie accapare les parents de Théophile qui sont obligés de confier l’éducation de leur fils à sa tante Ursule, femme fidèle aux principes religieux. Elle l’initie au monde des églises et le jeune Théophile sera envoûté par ces lieux qu’il trouve riches et séduisants telle une scène de théâtre. Deux autres femmes dévotes auront un rôle dans cette initiation religieuse : Jeanne, une jeune carmélite, et Madame Alban, qui veut faire du jeune Théophile son prêtre personnel.
Localisation
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