Le Chevron
Pierre Bergounioux, Le Chevron, éditions Verdier, 1996.
Une œuvre
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Le trait saillant...
Pierre Bergounioux
1996Le trait saillant de notre expérience, c’est le chevron adouci, d’élévation médiocre, que le département répète à l’infini. De Pompadour, sur les marges…
L’œuvre et le territoire
Le côté âpre, ombreux et mouillé, c’est vers la Corrèze, un peu plus tard dans la vie, qu’il faut le chercher. L’horizon y est borné par la succession des combes et des hauteurs, les éléments s’interpénètrent, tout s’y altère, se dissout dans l’indistinct ou manifeste un caractère hostile, accidenté. L’ingratitude du pays y fait faire très tôt l’expérience de la contrariété.
Mais cette expérience même recèle son précieux antidote : le rêve. Non pas les songes faciles mais les vrais rêves, « ceux qui nés du réel, travaillent à y retourner ». Il arrive que cette opiniâtreté porte ses fruits, le rêve se fait réalité. Or, à peine goûté cet instant de grâce, une nouvelle adversité se lève. Il n’est pas jusqu’au plateau qui n’échappe à cette présence obscure.
(Éditions Verdier)