Le Vin des vendangeurs Ils les rattrapèrent...
Robert Margerit, Le Vin des vendangeurs, Éditions Colbert, 1946, p. 7.
Ils les rattrapèrent sur la place de la Motte. Le quart après dix heures sonnait à Saint-Michel. Un peu de brume embuait la plongeante perspective de la rue du Clocher. Les halles baignaient encore dans le lac de l’ombre projetée sur la place par les hauts immeubles qui l’encadrent. Derrière les éventaires, sous les tentes bariolées des bancs, les marchands, les mains dans les poches, battaient la semelle en faisant l’article.
À propos de Le Vin des vendangeurs
Bien qu’il soit paru en 1946, Le Vin des vendangeurs a été conçu et ébauché beaucoup plus tôt. Dans ce roman d’apprentissage qui se déroule à Limoges, l’accent est mis principalement sur deux jeunes étudiants qui cherchent leur voie, Sylvain Lazare dans la peinture et Philippe Mora dans l’écriture. On retrouve ainsi avec intérêt les deux facettes de Robert Margerit qui oscilla entre ces deux passions.
Parallèlement se poursuit leur « éducation du cœur et des sens » auprès de personnages féminins qui annoncent les romans à venir : la femme mûre, « païenne et intelligente », la jeune femme vénéneuse et exclusive, mais aussi la jeune fille encore candide qui promet un bonheur simple.
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